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Addictions

Gabi : Ma vie est faite de beaucoup d’habitudes. Je passe mes journée dans la répétition, une activité après l'autre, une manière de garder tout toujours sous contrôle. Par contre, en fin d’après midi - et là, à l'évidence je n'ai aucune maîtrise sur la situation, dès que l’heure arrive, c’est plus fort que tout - j'ai pris l'habitude de boire un verre. Pas grand chose, environ 3 bières, mais c’est chaque soir et ça devient obsessionnel. Et ce qui n'arrange rien, c'est qu'à chaque fois, je suis prise de honte.


Didier : C’est un sujet complexe et délicat… Les possibilités sont infinies!


Pour certains, l'habitude va prendre la forme de quelques verres de bière, ce qui va apporter un ressenti de relaxation temporaire, mais entraîner un potentiel sentiment de culpabilité ou de honte de ne rien maîtriser : "C'est pas bien, je ne devrais pas, faut que j'arrête."


Pour d'autres, l'habitude va être de se jeter sur les mots-croisés. C'est moins dangereux à long terme pour la santé, ceci étant, le résultat est le même : un ressenti de bien-être temporaire et pourquoi pas, un léger sentiment de satisfaction et de fierté de faire quelque chose de bien et d'avoir la maîtrise de soi : " J'ai terminé 2 grilles complètes en 30 minutes, je suis super douée. Allez, encore une..."


Cette habitude, comme tu l'appelles, est ce qui s'appelle en général une addiction, si la dite habitude prend des proportions démesurées et durables. Sinon, c'est un loisir récréatif, sans retombées.


Fondamentalement ces habitudes - ou addictions - sont simplement une extension de toutes nos actions qui contribuent à créer, remplir ou consolider sans cesse ce sentiment d’exister "indépendamment". Ce mot "indépendamment" est important, car c'est le mécanisme même de la séparation.


Ce sentiment d'être une entité séparée est énergivore, il demande toujours plus, et cela pendant toute une vie et c'est épuisant… Ou bien - et c'est l'autre face de la même pièce - il contribue à faire oublier un peu cette angoisse existentielle “Etre ou ne pas être”: "Est-ce que j'existe ou est-ce que je n'existe pas, je ne sais plus, je suis perdu".


Ce sentiment de discontinuité au cours d'une vie crée un vide pas confortable qu'il s'agit alors de remplir. Cela peut prendre la forme de l’alcool, mais c'est aussi Netflix, la nourriture, les réseaux sociaux, le sexe, drogues et rock n'roll , ou même - horreur suprême - la non dualité sous forme d'innombrables podcasts en un temps record !


Il s'agit donc d'aller creuser jusqu'à la racine de l'inconfort pour l'extirper une fois pour toutes afin qu'il n'ait aucune chance de repousser. Alors, tu pourras enfin prendre une bière en faisant des mots-croisés, tout en écoutant des podcasts non duels... 😉


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