Pierre : C’est le terme « sans pensée » qui me pose problème. Ne serait-il pas plus juste de dire « Ça pense » ?
Didier : Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas de pensée. Elle peut très bien être là, j’ai juste enlevé la relation de cause à effet.
Par expérience, au fil du temps, nous perdons de plus en plus l’habitude de nous y intéresser, et au lieu de penser d’abord puis de faire : nous faisons, disons, écrivons, etc., tout simplement.
Une meilleure formulation serait : « ça » fait, « ça » dit, « ça » écrit. Ce dont la non-dualité parle est Simplicité même !
Remonter à « l’erreur d’inattention » originelle suffit à éviter des milliers de pages d’explications, qui d’un coup en deviennent presque ridicules.
Une analogie. Tu peux toujours t’angoisser des heures à propos de ton épouse que tu imagines partie en goguette... jusqu’à la seconde où tu Réalises qu’elle n’a jamais quitté la maison.
Toute cette accumulation de pensées, d’analyses, de déductions, retourne instantanément au Néant qu’elle n’aurait jamais dû quitter !
Ces concepts existent seulement au sein de l’hallucination.
Il en est de même pour tous ces concepts de « mental ratiocinant/mental pragmatique » ou questions :
« Est-on l’auteur de nos actes ? N’est-on pas l’auteur de nos actes ? », etc.
Ces concepts existent à l’intérieur de l’hallucination. Leur résolution n’est pas à travers eux mais en leur totale transcendance. Il suffit d’arrêter d’accélérer et de freiner en même temps.
Et pour finir de répondre à tes dernières questions, je te rappelle que quand nous disons : « il écrit », le « il » est exactement du même ordre que dans la phrase « il pleut ».
Pierre : Bien sûr...