Fabienne: Qu'elles soient joyeuses ou tristes, que j'en connaisse la cause ou pas, je suis toujours touchée par les émotions, surtout le malheur des autres. Impossible aussi de résister aux émotions qui arrivent quand je suis au contact de la beauté et de la nature.
Je pourrais les vivre comme un handicap social alors je m interroge ... Dans ces moments-là, dans la tristesse ou dans la joie, dans l'émerveillement ou dans la contemplation, je ne me sens pas séparée. Mais... est ce vraiment le cas ?
Didier: La voie de la non dualité n’amène absolument pas à un assèchement des émotions, bien au contraire. La vie est vécue pleinement "sans filtre protecteur" dans toutes ces dimensions, sensorielles mais aussi émotionnelles, tout semble du coup plus vivant, plus contrasté, plus coloré, plus intense. 😉
Les émotions amenées à disparaître sont celles (quelques unes seulement) liées à ce point de référence imaginaire “moi même”. Ramesh Balsekar avait sa petite liste, incluant culpabilité, blâme, haine, fierté, jalousie, anxiété, etc.
Toutes les autres émotions se déploient justement complètement, en l’absence de ce point imaginaire "moi" et sont vécues à distance zéro, directement. "JE SUIS" et la manifestation sont comme "l'argile" du pot et le “pot” en argile, sans distance aucune…
Stephen Jourdain disait que "toute insensibilité aux émotions est l’équivalent d'une mort spirituelle". Il n'est bien sûr pas question de devenir insensible aux beautés et aux laideurs de la Vie, mêmme si parfois c'est un peu compliqué socialement. 😉