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Il n'y a pas à attendre

(Zoom en direct du dimanche 03 mars 2024)


Dans nos rencontres, une danse est à l'œuvre. C'est toujours la magie de l'improvisation, fondamentale et totale dans une liberté d'échange. Et c'est d'ailleurs comme ça que la vie fonctionne, que ce soit vu ou pas. Et ici, (chez cet apparent Didier), il semble qu'il y ait une disponibilité, une légèreté qui permet d'avoir ces échanges.


Suite à certains retours étonnés de nouveaux arrivants dans ces rencontres, je voudrais préciser qu'en effet nous n'y exposons pas de problèmes dits « personnels », et ne recherchons pas ensemble de solutions pour les résoudre. Tout d'abord, ceux qui me connaissent bien le savent déjà, ce n'est pas mon domaine. Mon domaine est uniquement de pointer sans relâche vers votre nature fondamentale.


Si vous partagez un problème d'ordre personnel, suite à un traumatisme par exemple, je ne vais pas le nier. Votre problème est réel pour « vous ». Je peux écouter et procurer un peu de réconfort de manière temporaire bien que je ne sois pas thérapeute, ni formé à la thérapie, mais ce n'est pas mon rôle. Je laisse donc aux professionnels le soin d'apporter des solutions aux problèmes d'ordre personnel.


Mon approche va directement au sujet qui nous concerne, sans passer par toutes les méandres de la pensée linéaire, de la pensée engagée dans le temps. À partir du moment où nous allons prendre des éléments du passé, nous allons les mettre en lumière et parler d'un futur possible qui serait en fait leur résolution. Nous allons alors toujours raconter l'histoire d'un « quelqu'un » qui veut faire quelque chose à partir de quelque chose d’autre qui s'inscrit dans le temps. Or, il n'y a pas vraiment de porte d'entrée à ce niveau-là en le message de la non-dualité.


Tout ce qui est engagé dans la flèche du temps est une forme d'histoire racontée, prenant des éléments du passé, les assemblant maintenant et les projetant dans le futur. Au final, cela restera une histoire. Elle n'est pas à mettre sous le tapis, elle n'est pas à ignorer. Mais elle n'est pas la porte d'entrée vers cela que nous sommes réellement, vers cette reconnaissance, vers cette découverte à faire.


Ce dont nous parlons ici, c'est l'accès direct, inconditionnel, donc non dépendant d'une sainteté supposée, d'une préparation supposée, d'une qualité particulière, ou encore de bons points de karma. Tout cela, ça n'a rien à voir avec notre sujet parce que fondamentalement, l'histoire du personnage, donc l'histoire de nous tous ici, est un script qui fonctionne parfaitement bien, qui est généré par la Totalité « sous un angle particulier ». Cette Totalité ne comporte aucun « endroit » particulier situé dans le temps ou dans l'espace. Cela que nous sommes vraiment, c'est plutôt le contraire.


Nous pourrions dire de façon un peu imagée que c'est ici-maintenant, mais un « maintenant » qui ne serait pas coincé entre un passé et un futur, et un « ici » qui ne pourrait jamais se situer autre part qu'ici et non pas ailleurs. C'est une non dimension du temps et une non dimension de l'espace.


Il n'y a pas à attendre plus tard et se dire : « Dans quelque temps, j'aurai enfin la possibilité - peut- être - de comprendre de quoi ça parle. »


La « porte d'entrée » est toujours disponible maintenant, toujours, toujours.


Autorisez-vous, posez-vous la question : « Si cela que je suis n'est nulle part à trouver dans mon passé ou dans mon futur, où donc se trouve-t-il ?


A quel endroit incroyablement caché ?


La blague, c'est que rien n'est caché puisqu'en fait tout est toujours disponible. Simplement ce n'est pas pris en compte, ce n'est pas vu, ce n'est pas intégré, c'est une forme de cécité. Et donc la recherche continue dans le temps, dans l'espace. « Ce sera pour plus tard, quand j'aurai compris, quand j'aurai fait ceci ou cela... Quand... Quand... Quand les poules auront des dents !


Il y aura cette « idée futur » qui va générer une forme de prophétie auto-réalisatrice : « Cela que je suis, je ne le suis pas maintenant, mais je vais le devenir un jour. »


Dans mon lexique c'est l'œuvre de Maya, cette coquine qui va en permanence repositionner l'attention sur le personnage, sur le temps, l'espace, les problèmes, les solutions, les choses à acquérir, dont ce fameux Éveil. C'est fondamentalement une ruse qui va entretenir la recherche d'un « moi » voulant obtenir quelque chose plus tard.


La possibilité que je vous propose ici est de considérer que toutes les paroles qui vont être partagées aujourd'hui pointent toujours vers une description précise de ce que vous vivez tous, vous tous sans exception. Il n'y a pas d'exclus, c'est parfaitement intégratif de la totalité des angles de vie, y compris ses problèmes et ses traumatismes.


Tout est toujours entièrement accepté en cet espace d'accueil inconditionnel qui « semble » être invisible. D'une certaine manière il est invisible parce que ce n'est pas un objet, mais c'est le Vécu même de la Vie. C'est vraiment la découverte à faire.


Finissons-en donc avec les plans de carrière spirituels !


La porte d'entrée du « ici et du maintenant » est complètement ouverte. L'incroyable cécité à ce qui est toujours disponible maintenant peut disparaître en cette forme de détente, j'ose dire : de détente existentielle.


C'est l'arrêt de l'investissement personnel et d'un retour sur cet investissement.


C'est l'arrêt de l'idée d'un « moi » à part entière !


C'est l'arrêt de l'idée d'une personne séparée et indépendante qui serait incomplète et pourrait - un jour peut-être – arriver à cette « complétude » dont parle la tradition. Cette personne-là ne pourra jamais être complète, parce que par définition c'est un ensemble spécifique, particulier, unique, divin.


La complétude n'est pas dans une forme particulière du personnage, elle n'a pas besoin d'être atteinte. Elle est déjà actée. Elle est déjà, que ce soit vu ou pas ! Et cette possibilité est disponible pour tous.

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