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Introduction

Non-dualité... De quoi s’agit-il ? Mais de quoi Pierre et Didier s’entretiennent-ils ici ?

Pour ceux d’entre vous qui n’avez jamais entendu parler de non-dualité, ou qui n’avez jamais tenu de livre traitant de non-dualité dans vos mains jusqu’à celui-ci, le terme non-dualité peut sembler étrange, abstrait, voire absurde. Et vous aurez raison !

En effet, la non-dualité entre en contradiction avec tout ce que la société et les hommes nous ont enseigné à propos de nous-mêmes, entre le conditionnement de notre intellect depuis la tendre enfance et le façonnement de notre regard sur la Vie et sur notre être.

Alors prenons un moment, maintenant si vous le voulez bien, ici tout de suite, pour faire le point ensemble.

Très jeunes enfants, bien avant que nous connaissions nos nom et prénom, ceux de nos parents, frères, sœurs et amis, les noms du village, de la ville ou du pays où nous habitons, ceux des objets autour de nous, etc., nous percevions notre existence et celle du monde alentour de manière directe, sans le filtre des mots. Captivés par leurs couleurs, leurs odeurs, leurs textures, leurs goûts et leurs formes, nous n’avions nul besoin de qualificatif ou d’explication pour les percevoir intégralement dans toute leur fluidité et ouverture. Mais en grandissant, nous avons inévitablement appris à tout nommer, trier, étiqueter... y compris nous-mêmes !


Alors qu’auparavant tout était perçu comme « un seul et grand tout » de façon continue sans séparation - en d’autres termes sans dualité - le processus de nommer, trier, étiqueter eut pour effet de séparer notre être du monde alentour. Ce sentiment de séparation devint de plus en plus dense et concret. Un ensemble méticuleusement élaboré d’idées, de croyances et concepts surimposa irrémédiablement une bien autre réalité sur le vaste espace originel que nous sommes réellement, c'est à dire sur notre vraie nature.

Au fil des ans, nous avons appris à vivre, à fonctionner en société, à observer le monde au travers de ce filtre mental. Ce faisant, nous nous sommes « perdus » au sens propre et figuré. Nous avons docilement endossé le costume du personnage qui s’est graduellement constitué avec les années avec tout son apanage : nom, prénom, âge, sexe, tempérament, qualités et défauts, goûts et aversions, croyances et traditions, etc. Ce personnage avec lequel nous nous sommes identifiés s’est greffé sur notre identité naturelle qui jusque là faisait corps avec son entourage. Et c’est ainsi que nous sommes tombés du Paradis... et retrouvés contraints pour le reste de nos vies à tenter de regagner ce sentiment perdu de simplicité, de bien-être.


Il ne nous fut jamais dit qu'en fait"chez nous est là où nous sommes déjà", que "nous sommes ce que nous cherchons", alors nous nous sommes lancés dans une quête fiévreuse vers le bonheur, la plénitude, dans la course à la satisfaction de nos désirs.


Ces désirs semblaient être «autres que nous-mêmes» et se situer «ailleurs qu’en nous-mêmes».

Pour assouvir un manque, nous avons sauté sur toutes les occasions que le monde, tel qu’il se présente à nous, pouvait nous offrir dans l’espérance de pouvoir enfin combler ce sentiment de séparation, de vide. Nous nous sommes consumés dans l’amitié, l’amour, la vie de famille et/ou dans les études, le travail. Nous avons accumulé les connaissances, les achats, multiplié les expériences, fait maints voyages, etc. Parfois encore, nous avons sombré dans l’alcool et la drogue, nous nous sommes lancés dans la pratique du yoga, les techniques de méditation ou voire dans une quête spirituelle.

Hélas, nous avons constaté que le confort et la satisfaction que ces relations et activités sont fugaces et que ce que cette accumulation d’objets et de biens nous apporte laisse peu de répit à notre être chroniquement insatisfait. Quelques minutes, quelques heures, quelques jours, voire quelques semaines passent et la spirale infernale des désirs et des besoins se dessine à l’horizon encore et toujours. Une fois un désir assouvi, l'impression de manque réapparaît.

S’il vient à arriver un événement perturbateur tel que la perte d’un travail, le départ d’un être aimé, voire la mort de celui-ci, la maladie, l’accident ; ou si naît l’insidieuse crainte de l’inexorable vieillesse qui nous rapproche chaque jour un peu plus de notre mort physique, l’entourage, le travail et l’accumulation de biens matériels se transforment en maigres pis-allers. Parfois, notre monde s’arrête tout simplement de tourner...


La non-dualité pointe vers la compréhension de notre véritable nature par l’expérience directe, vers ce lieu que nous n’avons jamais quitté, vers ce que nous sommes mais que nous ne reconnaissons pas. Avec le temps, ce lieu est devenu méconnaissable, enseveli sous les couches et les couches de la construction de notre identité personnelle, perçu à travers le filtre mental des noms, étiquettes, interprétations et histoires dont nous nous servons quasiment en permanence pour observer le monde et notre être.

Elle nous invite à évoluer au sein du monde dans la plénitude de notre vraie nature qui n’attend que notre re-connaissance. Le lieu que nous avons recherché tout notre vie, ce Paradis perdu, il ne nous a jamais quitté !

Cet ouvrage, sous forme de courriels entre Pierre et Didier, est une tentative de dissiper cette fausse identité en nous ramenant inlassablement vers notre nature originelle. Didier démasque les idées reçues et les concepts qui voilent le regard. À l’aide de métaphores et d’analogies classiques ou inédites, il refait sans se lasser la démonstration que notre mental et ses histoires se résument bien... à de simples histoires ; et que notre vraie nature n’a jamais cessé, ne cesse jamais et ne cessera jamais de briller à travers elles et en dépit d’elles.


Ce livre est recommandé tant aux chercheurs assidus que novices.

Anamika Borst

Auteure de « Life at zero distance »

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