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L’heure de l’impensable, de l’inconnaissable

Petite histoire bien connue de Jiddu Krishnamurti


Le diable marche dans la rue en compagnie d’un de ses amis, quand ils voient, un peu plus loin devant eux, un homme se pencher pour ramasser quelque chose, regarder la chose avec un grand sourire béat, et la mettre dans sa poche.

L'ami demande au diable : “Qu’a-t-il ramassé ?” “Un morceau de Vérité", dit le diable. "Très mauvaise affaire pour vous ", déclara son ami. "Oh non, pas du tout," répondit le diable, "je vais le laisser l'organiser."

Cette histoire peut se lire à plusieurs niveaux.

L’aversion de Jiddu pour tout mouvement spirituel ou toute religion, avec son infini cortège de règles et de rituels, était bien connue : “La Vérité est un pays sans chemin”.

Mais ce qui nous intéresse le plus ici, en notre quête de cette Evidence de ce que nous sommes vraiment-vraiment, est un aspect malin (osons le mot “diabolique” !) de ce que nous appelons “notre compréhension”.

La Compréhension dont parle la non-dualité apporte une signification radicalement nouvelle. Elle permet une re-lecture des perceptions, sensations, pensées, émotions.


Il s’agit bien d’une “réorchestration”, disait Jean Klein.

Cette nouvelle possibilité d’assembler la vie, de part sa simplicité inaccessible aux mots, se perd instantanément, dès que les pensées, les concepts, A PROPOS DE cette Compréhension se mettent à l’oeuvre.

En cet effort à rendre l’Indicible bien ordonné, grâce à des mots qui font du sens, qui peuvent se raconter, se partager, aider à se souvenir, cette Evidence vivante se mue en une trace mentale, une sorte de photo floue, une image bien pâle et sans réelle relation avec la Compréhension véritable, vivante, nue.

Pour garder son emprise, voilà que le diable n’a rien à faire, juste à laisser le chercheur “organiser” sa vérité.

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