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L'inespoir

"L’inespoir, c’est ni l’espoir, ni le désespoir. Ça correspond à la dédramatisation de soi-même." Hubert-Félix Thiéfaine J’ai eu plusieurs fois l’occasion de travailler avec ce génie des mots et de la musique qu’est HFT, en tant qu’ingénieur du son, en studio et en concert, durant mes années parisiennes. Hubert est viscéralement contre toute autorité, spécialement religieuse ou même spirituelle. Il casse sans cesse du curé, Dieu, et tous les échappatoires paradisiaques, à part, bien sûr, sexe, drogue & rock&roll ! Mais en ce nihilisme profond se cache une pépite de très grande beauté : la volonté de ne pas être défini, limité, par quoi que ce soit, par une identité spécifique, par une quelconque étiquette. Hubert joue. Il joue à la déconstruction, en nos termes au Neti-Neti, “ni ceci - ni cela”. Il arrive donc naturellement, par un angle qui n'est point mystique aux conclusions des spiritualités vivantes : “IL Y A, et juste CELA, ce fait, est LE vrai mystère”.


Et dans ce regard à la fois épouvanté, enfantin et émerveillé, dans cette approche sans attente aucune, en ce Regard qui n'inclut plus aucun espoir ni désespoir, Hubert découvre l’inespoir, c’est à dire la possibilité de transcender cette dualité, de transcender “soi-même”, une vraie “dédramatisation”. C’est une porte ouverte vers une autre possibilité de lecture de la vie. Les plus grands mystiques ne sont-ils pas parfois ceux qui s’en défendent le plus ?

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