Valérie: L’autre jour, je me suis allongée et j’ai dit à la Mort de venir, qu’on en finisse une bonne fois pour toutes ! J’étais dans l’incapacité de faire face à un flot d'émotions. Je n’ai pas envie de créer un drame, une histoire de plus, un suicide intérieur d’une Valérie.
Le grand Saut semble impossible, il y a tellement d'attachements, je suis amoureuse, j'adore mes chats, j'ai plein d'amies et bien d'autres choses...
Didier: Cela ne paraît pas évident du tout, mais ce dont parle la non dualité n’est bien sûr ni la mort du corps physique, ni la mort de ce personnage adorable, unique et original, qui s’appelle Valérie. Le personnage Valérie est parfait avec toutes ses particularités, y compris son amour pour ses chats. 😉
Par contre, ce qui peut mourir - ou plus précisément disparaître - c’est l'idée d’une entité "moi-Valérie", plus communément appelée une “personne” autonome, localisée et séparée…
Une idée disparaît et rien ne se passe réellement. Valérie pourra toujours s’occuper de sa famille, de ses amies et de ses chats ! Et même rester amoureuse 😃... Seule la souffrance générée par cette idée de petitesse et d'incomplétude disparaît. C’est plutôt une bonne nouvelle !
Valérie: Donc c’est juste une méprise d’identité ??
Didier: Oui, je n’arrête pas de le répéter. 😂 C’est bien un quiproquo, la croyance en un serpent alors que ce n’est qu’une corde, etc.
Valérie: Le grand Saut serait-il de laisser de côté la vie du personnage se dérouler d’elle- même, et de focaliser l’attention sur ce qui reste, faire comme si je n’étais "rien" ?
Didier: Oui, l’idée est correcte, mais même cette activité de focaliser l’attention est de trop. L’attention reste toujours en ce “no-thing" (pas une chose, pas un objet ) - qui n’est pas “nothing” (rien). Il n'y a aucun effort de focalisation quand l’habitude de se définir comme un "something or a thing" (une chose, un objet) cesse...
Ce n’est pas une nouvelle activité, c’est la cessation de l’habituelle activité-Maya. C'est une habitude qui tombe d'elle-même...