Philippe: Avec cette connaissance non duelle, puis cette intégration, je suis très tenté de dire que tout ce qui va se passer ne m'intéressera plus. Du genre: mon amie perd son chat, je lui réponds: "On s'en fout, c'est une fiction !"
Didier: Il y a un paradoxe ici:
Oui, l’histoire va muter en l’absence de cette couche imaginaire de “moi et les autres”, car la partie qui ressasse les événements du passé, échafaude le futur, imagine le pire et espère le meilleur - toute cette partie “souffrante” qui a peur à la base pour "moi" - disparaît.
Non, le fonctionnement et le monde-Christophe ne vont pas changer, car ce qui disparaît n’a jamais été réellement à l'oeuvre avant, juste "imaginé" à l’oeuvre…
L’élan naturel d'être compatissant, de soigner ou d’accompagner, d'être présent par les paroles ou le silence, etc… est toujours là car, si rien ne change, les dispositions particulières du personnage Philippe vont continuer tout comme avant. De même, si le personnage Philippe est peu compatissant par constitution, il n'y aura pas nécessairement davantage de compassion.
Si changement il y a, dû à la compréhension “Il n’y a personne”, ce changement va lui même muter car cette compréhension est aussi … une illusion! Elle parle de quelque chose qui n’existe pas et n’a jamais existé.
La tendance va probablement aller vers davantage - plutôt que moins- de compassion. Encore qu'il n'y ait aucune de règle en la matière, la logique est parfois défiée... Donc il est préférable de ne pas spéculer à propos de "ce qui se passera", nul ne le sait. 😉